Slideshow: Anna Politvovskaïa - Slideshow

Octobre 2006, Anna Politkovskaïa était grand reporter pour la Novaïa Gazeta, le seul journal russe à rendre compte de la situation en Tchétchénie où elle s'est rendue à nombreuses reprises dans les zones de combats et dans des camps de réfugiés au Daghestan, puis en Ingouchie. Elle a accepté de servir de négociatrice lors de la prise d'otages dans un théâtre de Moscou qui s'est terminée par un carnage. Régulièrement menacée, elle a subi une tentative d'empoisonement en 2004 alors qu'elle se rendait dans le Causase et le 7 octobre 2006, elle a été tuée par balle dans le hall de son immeuble à Moscou.

En 2007, le jour anniversaire de sa mort, à peine deux mille Moscovites commémoraient l'événement. Les autorités affichent une parfaite indifférence, et la mobilisation est faible en Russie. Plusieurs centaines de personnes, certains avec des portraits d'elle s’étaient rassemblées place Pouchkine, sous une pluie froide, encadrées par un imposant dispositif de sécurité... tandis que plus de 10 000 activistes pro-Kremlin défilaient pour célébrer le 55e anniversaire de Poutine. La concomitance de l’anniversaire du président et de l’assassinat d’Anna Politkovskaïa pose question. Depuis son arrivée au pouvoir en 2000, dix-huit journalistes ont été assassinés. 

 Domnikov, tué à coups de marteau le 16 juillet 2000, Paul Khlebnikov tué par balles le 9 juillet 2004, Anna Politkovskaïa, tuée par balles le 7 octobre 2006, et une quinzaine d'autres ont été la cible de tueurs à gages. E le double meurtre de l'avocat Stanislav Markelov (photo) et de la jeune journaliste Anna Babourovna (photo)

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De même Natalia Estemirova, (photo) interprète et amie d'Anna Politkovskaïa. Veuve et mère d’une fille, elle sortait de chez elle à Grozny quand plusieurs agresseurs l’ont poussée à l'intérieur d'une voiture. Huit heures plus tard, en Ingouchie, dans un bois, elle a été retrouvée avec plusieurs balles dans la tête et la poitrine.

Natalia Estemirova travaillait sur des dossiers extrêmement sensibles de violations des droits en Tchétchénie, selon l'ONG Human Rights Watch. Ramzan Kadirov, président de la petite république du Nord-Caucase a jugé que les auteurs de ce crime monstrueux devaient subir un châtiment exemplaire. ''Je sais avec certitude qui est responsable du meurtre de Natalia (...) Son nom est Ramzan Kadirov'', écrit Oleg Orlov, président de Memorial sur le site internet de l'organisation. Selon lui, le président de la Tchétchénie ''avait déjà menacé et insulté Natalia, qu'il considérait comme une ennemie personnelle''.

Natalia Estemirova, qui parlait tchétchène, avait servi d'interprète à Anna Politkovskaïa Un an après l'assassinat d'Anna, Natalia Estemirova a été la première lauréate du ''prix Anna Politkovskaïa'', décernée par l'organisation caritative Reach All Women in War ... et à son tour assassinée.

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